📚 La fiancée anglaise – Gilles Laporte
Lors ma dernière virée chez Easycash, je suis tombée complètement par hasard sur La fiancée anglaise de Gilles Laporte. Ce livre ne rentrait absolument pas dans ce que je lis habituellement (fantasy / romance), mais comme l’auteur va venir aux Imaginales dans 10 jours, je me suis dis que j’allais me lancer et pourquoi pas aller le voir si j’avais aimé. Et grand bien m’en a fait car ce fut un coup de cœur !

Pour sa mère Berthe, l’espoir de revoir son fils vivant n’avait jamais vacillé. Elle laissait toujours sa porte ouverte, au cas où…
Parce qu’elle détenait dans ses lettres le secret d’Adolphe. Un secret troublant, plein de vie et de résilience. Qu’elles étaient deux à partager…
Un roman bouleversant qui rend hommage à un héros discret de la Seconde Guerre mondiale, et dans lequel s’impriment la force du souvenir et le courage des femmes.
✨ Édition audio : Audible (2020) – 10h50
✨ Existe également en format numérique
Mon avis sur La fiancée anglaise de Gilles Laporte
Comme ça l’est écrit sur la quatrième de couverture, ce livre est une histoire vraie devenue roman. Elle est l’histoire de Robert Forester, un anglais né durant la 2ème Guerre Mondiale qui part cinquante ans plus tard sur les traces de Adolphe Lamesch, jeune soldat français engagé dans les forces navales du Général de Gaulle. Il avait connu Adolphe dans sa petite enfance et sa mort dans le naufrage du torpilleur La Combattante en 1945 avait laissé un grand vide dans sa vie, sans parler de la promesse que le petite garçon lui avait faite dans le cas où il lui arrive quelque chose : aller dire à sa famille à quel point il les aimait. Bien que sa mère Allyson lui interdise catégoriquement d’aller en France (pour une raison qu’il ignore encore), Robert entreprend ce long voyage et retrouve ainsi la famille maternelle de Adolphe, elle aussi liée par des secrets vieux de plusieurs décennies.
Entre chapitres dans le présent et long passages dans le passé, nous partons à la rencontre de la famille Lamesch durant la guerre, principalement à Châtel-sur-Moselle dans les Vosges. Nous découvrons la destruction de Châtel durant la guerre et surtout nous suivons le quotidien difficile d’une famille courageuse et unie que la guerre a malmené. Nous faisons notamment la connaissance de :
- Berthe, la mère de famille détruite par la disparition de son fils Adolphe, mais toujours restée forte.
- Clément, le gendre qui s’est évadé d’un camp de travail et qui en subira les conséquences physiques toute sa vie. Et Louise sa femme, qui a traversé la France occupée pour rejoindre Clément dans la Loire.
- Madame Nourrisson, qui a recueilli, soigné, aidé Clément et Louise à Montbrison. Une femme aux très belles valeurs.
- Mais aussi Léone, très touchante. Allyson, la mère de Robert qui a toujours vécu dans le passé. Adolphe, forcément…

Je crois bien que c’est la première fois que je lisais un roman comme celui-ci, historique et assez biographique (bien qu’évidemment romancé). Et je dois dire que j’ai été très touchée par ce livre. Ça faisait longtemps que ça ne m’étais pas arrivée mais j’étais pressée de rentrer du travail pour pouvoir continuer ma lecture !
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La plume de Gilles Laporte est délicate, très poétique et toute en émotion. J’y ai très rapidement accroché. Et d’autant plus que l’histoire se passe en grande partie vers chez moi. En plus de m’émouvoir, ce livre m’a aussi appris beaucoup d’évènements qui ont eu lieu ici il y a maintenant 80 ans (bombardement, occupation, exécutions, libération par le Général Leclerc…). On y retrouve aussi des chansons ancienne que moi-même connait (Cadet Rousselle), mais aussi des lettres échangées notamment entre Allyson Forester et Berthe Lamesch, ces dernières ne s’étant jamais rencontrées et avaient néanmoins noué des liens forts malgré la Manche qui les sépare.
La soirée passa autour d’une bouteille, d’une blanquette de pauvre et du gâteau quatre-quarts, à tout se dire de la vie qu’ils n’avaient pas partagée : les bombardements de juin 1940, la tragédie des sinistrés, le courage du docteur Sayer, leur guerre à eux, sur terre, sa guerre à lui, en mer.
Adolphe questionnait Clément sur ses conditions de vie au Stalag, son évasion, Louise sur son épopée à travers la France, son passage de la Ligne, leur installation dans la Loire. Bras croisés sur la table, Berthe ne perdait pas une miette des récits ; Henriette et Lisette les écoutaient, fascinées comme autrefois par les contes fantastiques de l’école ; sur sa caisse à bois, René fumait à défaut de tabac – il avait épuisé le paquet de cigarettes à bout doré et sa ration de gris – des feuilles de haricots séchées au soleil d’été, précieusement conservées dans une boîte métallique de bouillon KUB, et rechargeait la cuisinière à intervalles réguliers.
La fiancée anglaise un roman authentique, montrant la résilience des campagnes françaises, la solidarité des familles qui ont tout perdu, mais aussi le courage de héros anonymes. Il montre une quête de vérité après des décennies de mensonges et de secrets de famille.
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J’ai été souvent émue pendant ma lecture. Surtout que d’après mes petites recherches généalogiques, nous sommes ici face à l’histoire (romancée évidemment) de la famille maternelle de Gilles Laporte. Je trouve cela d’autant plus poignant. J’espère d’ailleurs pouvoir rencontrer l’auteur aux Imaginales et pouvoir lui dire de vive voix tout ce que je vous ai dit dans cette chronique.
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Edit du 05/06/2024 : J’ai finalement eu la chance de discuter un peu avec l’auteur aux Imaginales. J’ai pu lui parler de ce coup de cœur de vive voix, mais aussi lui poser quelques questions sur ce roman. Évidemment, je ne vous en dirai pas plus car il m’a parlé un peu sous le sceau du secret 😛


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